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Les petites amies d'Annie
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18 mai 2008

SEANCE DE MAI 2008

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LE CHOIX DE KATYCAT : Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer

C'est assez délicat de parler d'un roman qu'on n'a pas franchement adoré mais pas franchement détesté... Peut-être ce livre me laisse-t-il tiède et que c'est là ce que je lui reproche. Voyons l'intrigue... Oskar, jeune autiste (le sujet à fait débat parmi nous, l'est... l'est pas ?) de 9 ans a perdu son père dans les attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001 à New-York. Bourré de manies, d'idées fixes, de phobies, un rien agaçant, aimant se "fendre la pêche", le garçonnet parfois amusant, parfois émouvant, tente de reconstruire une image de son père, guidé par une clef qu'il a découvert dans les affaires du défunt. Autour de lui, sa grand-mère, sa mère et un "googleplexe" de personnages qui ne savent pas répondre aux questions d'Oskar. En parallèle, nous découvrons l'histoire du grand-père d'Oskar, vieillard pas net qui a perdu l'usage de la parole et communique par bouts de papiers interposés... "Hein quoi qu'est-ce ?"

L'histoire d'Oskar n'est pas sans rappeler celle de Christopher, héros du Bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, roman anglais écrit en 2004. Problème, le sujet en est trop proche... Foer a-t-il lâchement copié sur Haddon ? Le style de Foer est, il est vrai, bien plus original que celui de Haddon. Mais justement, un excès de mise en scène, un abus de pathos et un surplus de bizarrerie ne cache-t-il pas l'inutilité d'un récit ? Car, pour moi, ce roman ne sert pas à grand chose que remettre une énième couche de larmoiement sur les-odieux-attentats-du-11-septembre. Trop, c'est trop ! On oublie les côtés touchants de l'histoire pour ne ressentir qu'une horripilante impression de déjà vu qui donne sans sobriété dans le pathétique le plus gnangnan.

Trop stylé pour être complètement intéressant, Extrêmement fort et incroyablement près est une oeuvre à côté de laquelle on peut passer sans créer de lacune dans son horizon littéraire. Quand la critique crie au génie, le lecteur reste sur sa faim, se lasse et, en définitive, déguerpit.

POWERMATE

Contrairement aux autres membres du club, je n'ai pas encore lu Le bizarre incident du chien pendant la nuit donc d'éventuelles ressemblances entre les deux romans ne m'ont pas gênées pour aborder le livre de Jonathan Safran Foer. Je dois avouer que le langage du héros, Oskar, m'a un peu agacé pendant les deux ou trois premières pages et puis j'ai intégré le fait qu'il s'agissait d'un jeune garçon de neuf ans, surdoué et traumatisé par la mort de son père... et j'ai "accroché". En parallèle des aventures d'Oskar, nous découvrons l'histoire de ses grands-parents, rescapés du bombardement de Dresde pendant la Seconde Guerre Mondiale puis immigrés aux Etats Unis. Le style est alors totalement différent : poétique et symbolique. Leur histoire est à la fois terrible et pathétique, marquée par un passé commun très lourd à porter.

Ne vous attendez pas à des rebondissements incroyables ou à des révélations sur les attentats du 11 septembre : ce n'est pas le Da Vinci Code ! C'est l'histoire de plusieurs personnages qui essayent de vivre malgré un passé douloureux, qui trouvent chacun des solutions (déstabilisantes certes) pour rendre leurs traumatismes plus supportables. Ce livre est bouleversant mais en aucun cas larmoyant. Quant aux attentats du World Trade Center, ce n'est pas LE sujet du roman : la description des bombardements de Dresde et Hiroshima sont bien plus présentes et marquantes. Oskar essaye de trouver une explication extraordinaire à la mort de son père et ses grands-parents inventent des stratagèmes pour oublier la réalité... mais peut-on vraiment leur en vouloir ?

Ce livre m'a vraiment bouleversé. Le personnage d'Oskar, à travers ses phobies, ses obsessions et sa relation avec sa grand-mère, m'a beaucoup touché. Il reproche beaucoup à sa mère d'avoir refait sa vie mais quoi de plus normal à neuf ans ? Il ne saura jamais si c'est son père qu'il a vu sauter dans le vide le 11 septembre 2001. C'est sans doute son plus grand traumatisme.

L'APOTHICAIRE

Comment dire... J'ai été déçu. J'avais très envie de lire ce livre car j'en avais beaucoup entendu parler en bien (du style, je cite, "j'adore ce livre ! il est très émouvant..."). Peut-être en attendais-je trop, mais je n'ai pas accroché. Certes la narration est originale (photos, dessins et différentes typographies parsèment la lecture), mais il y a une évidente similitude avec Le Bizarre incident du chien pendant la nuit. Autant relire le premier roman au lieu de sa "copie". Ensuite, l'histoire des grand-parents du jeune héros n'a rien déclenché chez moi, je m'en moquais comme d'une guigne. Et puis, jouer sur l'émotion suscitée par les événements du 11 septembre, cela ne marche pas avec moi. C'est trop attendu à mon goût et typiquement américain cette façon de traiter un aspect traumatisant de leur Histoire. L'ensemble ne m'a donc pas touché comme je l'espérais.

LOVEY DOVEY

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