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Les petites amies d'Annie
Les petites amies d'Annie
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31 mai 2010

LE VILAIN PETIT CANARD

La_mauvaise_vieLa mauvaise vie de Frédéric Mitterand.

Celui qui évoque si bien la vie des autres se penche sur son passé et raconte son enfance, assez heureuse bien que mouvementée (séparations, gouvernante tortionnaire), et notamment sa première expérience cinématographique avec Michèle Morgan et Bourvil dans Fortunat à l'âge de douze ans. A l'adolescence, la prise de conscience de sa différence est une source d'inquiétude et de souffrance. Rejeté par les autres et troublé par son attirance pour certains de ses camarades de classe, il voue une admiration sans borne aux stars du cinéma : Michèle Morgan puis Françoise Dorléac et surtout Catherine Deneuve qu'il rencontrera plusieurs fois au cours de sa vie. Il évoque également son amitié avec Françoise Sagan et sa rencontre avec Howard Brookner, réalisateur américain dont il présentera le documentaire sur William Burroughs dans  ses cinémas Olympic. Enfin il dévoile sa vie intime, gardée secrète jusque là, ses rencontres amoureuses et ses expériences d'une nuit voire d'une heure. Il explique la douleur de ne pas avoir de succès auprès des hommes qui le conduit à fréquenter des prostitués, d'abord à Paris, puis, les maisons de plaisirs disparaissant, en Thaïlande. Au hasard de ses voyages, il rencontre des boxeurs, des étudiants qui travaillent dans les bars pour payer leurs études et emmener leur petite amie au cinéma... mais ces plaisirs lui coûtent cher en culpabilité. Il souffre autant de payer pour quelques instants de plaisir que de ne pas plaire et continue de rêver à une relation durable avec un homme qui l'aimera.

Pas grand-chose à voir donc avec la polémique dont la presse s'est délectée récemment : une attirance platonique pour un ami un peu plus jeune que lui dans son adolescence, des relations monnayées avec des hommes d'une vingtaine d'années... rien de tout ceci n'avait d'ailleurs bouleversé les ligues de vertu lors de la sortie du livre, ni fait l'objet d'une quelconque poursuite. De plus Frédéric Mitterrand ne fait pas l'apologie de la prostitution, il exprime clairement son regret d'être obligé d'y avoir recourt pour combler sa solitude comme il écrit noir sur blanc sa préférence pour les hommes "charpentés" et son refus de rencontrer des prostitués plus jeunes quand un etudiant thaïlandais lui propose.  J'ai ressenti à la lecture de ce livre un immense sentiment de compassion pour l'adolescent solitaire et troublé par sa différence qu'a été Frédéric Mitterand. J'ai aussi beaucoup apprécié sa façon de parler des autres avec son style inimitable (assez semblable à celui qu'on lui connaît à la télévision). Il est regrettable que certaines personnes se permettent de déformer les propos des écrivains en partant du principe que les gens sont idiots et, de toutes façon, ne liront pas le livre pour vérifier ce qu'ils avancent.

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