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Les petites amies d'Annie
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1 septembre 2009

LA FIN D'UN HEROS 2

Hercules_dvdHercules de G.F. Haendel.

Enregistrée en 2004 au Palais Garnier, cette version filmée de l'opéra de Haendel est interprétée par le choeur et l'orchestre des Arts Florissants, ainsi que William Shimell (Hercules), Joyce DiDonato (Dejanira), Toby Spence (Hyllus), Ingela Bohlin (Iole) et Malena Ernman (Lichas) dirigés par William Christie. Ce DVD vient compléter la version audio de Marc Minkowski (voir La fin d'un héros) et permet de comparer les exploits de ces deux géants de la musique baroque.

Tout d'abord j'ai trouvé que l'interprétation et la direction musicale de Christie étaient meilleures : plus justes, passionnées et précises. Elle mettent bien évidence le caractère tragique de cette oeuvre, car il s'agit bien d'un "dramma per musica", et la personnalité des protagonistes (la folie de Déjanire, l'orgueil d'Hercule). Les Arts Florissants sont, comme d'habitude, parfaits. L'orchestre est brillant et suit le chef de façon admirable. Les choristes sont étonnants d'intensité dramatique et de précision dans les nuances. Le choeur Wanton god of am'rous fires (acte II) en est un très bon exemple : ils produisent des variations d'intensité sonore (comme des "vagues") d'une qualité presque surnaturelle ! William Shimell (Hercules) est très convainquant en brute insensible et distante et Malena Ernman (Lichas), est excellente en "bras droit" fidèle et passionné : profitant de son physique athlétique, elle joue ce rôle d'homme avec humour et émotion. La belle Ingela Bohlin est une princesse Iole très crédible, aussi charmante que douée vocalement et pas si godiche que le livret le prévoyait certainement au depart... Bien moins innocente que le naïf Hyllus, fils d'Hercule, écrasé par l'image d'un père conquérant et tout-puissant, interprété par un jeune ténor anglais de talent (Toby Spence). Quant à l'interprétation de Joyce DiDonato, sans arrêt sur le fil du rasoir, au bord de la folie, elle est bien plus adaptée, à mon avis, au rôle de Déjanire que celle de Anne Sophie von Otter (voir La fin d'un héros). Elle apporte au personnage, hormis sa technique remarquable, une grande sensibilité et un brin de fureur et d'hystérie. Enfin la mise en scène de Luc Bondy, moderne et sobre sans tomber dans le minimalisme, est claire dès l'acte I : Hercule apparaît en treillis kaki (plaque d'identité métallique...), couvert de sang.

En conclusion, je ne vois aucun bémol, aucun reproche à faire à cette interprétation plus vivante et homogène que celle de Minkowski. Elle m'a beaucoup ému tant par la qualité des musiciens et des chanteurs que par la justesse et l'intelligence des choix du chef et du metteur en scène. Elle ne fait que confirmer que Haendel est un dieu de la musique et Christie son prophète.

Extrait : Ah think what ills the jealous prove (Iole met en garde Déjanire contre sa jalousie maladive).

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